Il était une fois, il y a très longtemps en Afrique, un couple auquel la Fortune souriait.
Heureux en ménage, amoureux comme au premier jour, ils avaient de nombreux traits de caractère en commun, y compris quelques défauts. Au nombre de ceux-ci : l’entêtement, et la gourmandise.
Néanmoins, cela n’empêchait pas ces deux personnes de s’aimer et d’être vivement appréciées de leur entourage, pour leur bonne humeur et leur générosité. Ils vivaient dans l’opulence, habitaient une belle maison et ne manquaient pas de partager les fruits de leur prospérité. Leur bonheur était connu dans toute la contrée.
Un jour, pour les remercier d’un bienfait, un de leurs voisins leur apporta des gâteaux de riz confectionnés par ses soins. L’homme et la femme s’en régalèrent avec reconnaissance, jusqu’au moment où il n’en resta plus qu’un…
Pour savoir qui aurait la chance de le manger, le couple, joueur, imagina un défi : il serait à celui qui garderait le plus longtemps le silence. Alors, l’homme et la femme s’installèrent face à face en se regardant dans les yeux, et attendirent…
…
Au bout de plusieurs heures, croyant la maison vide parce qu’il n’entendait pas un bruit, un voleur pénétra dans la maison. Il entama son cambriolage par l’arrière de la maison, tranquillement, jusqu’à se trouver dans la pièce où se trouvait le couple…
Il se figea. Ni l’homme ni la femme ne réagirent. Le voleur se dit qu’ils étaient soit muets, soit peu soucieux de leurs biens, puisqu’ils ne disaient rien. Alors il continua…
Après avoir rempli son sac d’objets de valeur, le voleur décida d’enlever la femme. Il s’approcha, la prit et la jeta sur son épaule ! La femme se débattait, mais sans rien dire.
Au moment de franchir le seuil, la femme finit par ouvrir la bouche, et cria en direction de son mari : « Tu vas rester planté-là ? Sans un mot ? Tu vas me laisser enlever sans rien dire ??? »
Et l’homme lui répondit : « C’est toi qui a parlé la première… C’est donc moi qui mangerait le dernier gâteau de riz ! »
L’histoire ne dit pas si, ayant obtenu gain de cause, le mari vola au secours de sa femme, ou s’il préféra profiter de sa victoire, mais la morale est assez simple : si le silence est d’or, en matière d’amour, il vaut mieux communiquer !
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